mercredi 17 juin 2015

Pratique estivale

Pendant l'été, les activités de Dogen Sangha Montpellier continuent.
Tous les mardis à 19 heures et les jeudis à 19h30.
12 rue Doria, Montpellier (les Arceaux).
Tél: 0678 452 742

La pratique quotidienne de Zazen

Une correspondante écrit:

"Cependant je sais qu'une pratique quotidienne est importante, mais j'aimerais savoir à quel point et pourquoi les grands méditants et maîtres recommandent vraiment cette pratique de manière QUOTIDIENNE absolument (...).
Mais au delà de cela pourquoi est ce si important? par exemple à une pratique hebdomadaire en dojo mais plus longue?
J'ai entendu un enseignant dire qu'il fallait au moins faire 20 a 25 minutes pour lâcher le "petit moi", du coup des pratiquants qui méditaient 10 min tous les jours et étaient contents d'eux se trouvaient alors soudainement découragés!
Bref, c'est bien difficile pour moi de m'y mettre quotidiennement, d'autant qu'il faut tout de meme un peu de temps pour installer quelque chose qui devienne une habitude par la suite. "


J'ai déjà dit ailleurs ce que je pensais de ces trucs sur le "petit moi" qui me font instinctivement froncer les sourcils, comme une odeur d'ammoniaque. On pratique comme on peut, au début 10 minutes, puis on allonge. L'important, c'est juste d'être confiant en la pratique et de se discipliner pour pratiquer tous les jours, comme un engagement. Le temps de pratique évolue tout seul; on commence à 10 minutes, on se torture à se dire que c'est pas assez, et quand on cesse, on a tout simplement envie d'allonger, sans trop y réfléchir, jusqu'à pratiquer 30 minutes, sans effort particulier. Parfois on pratique moins, parfois plus; il ne faut pas être rigide et se rendre malade avec ça. Juste s'asseoir tous les jours, c'est déjà une base solide, et cela vaut mieux qu'une sesshin de temps en temps.

C'est vrai qu'il vaudrait mieux vingt minutes au moins, mais à défaut, il vaut mieux dix minutes que rien du tout. Et lorsqu'on a pris l'habitude de le faire tous les jours, quitte à ce que ça ne soit que dix minutes, il arrive toujours un moment où on le fait plus longtemps, ne fut-ce que parce que la routine le permet plus aisément.

Maître Nishijima comparait cela à une cloche que l'on frappe pour la faire sonner. Si on la refrappe avant qu'elle ait tout à fait cessé de sonner, on la remet en vibration. Ou une voiture qu'on pousse: on lui donne un élan, mais si on la laisse s'arrêter, c'est plus difficile de l'ébranler que de la repousser alors qu'elle roule encore. Pratiquer tous les jours évite l'inertie.

Je comprends que les membres de "la secte" (lettres 1, 26 et 9) préfèrent qu'on ne pratique pas chez soi et seulement chez eux: cela permet de maintenir le contrôle des adeptes. Mais les raisons pratiques de le faire chez soi sont tellement de bon sens qu'il vaut mieux se créer une routine plutôt que d'écouter des décervelés.

J'ai vu des gens se perdre parce qu'ils voulaient retrouver dans leur pratique une chose qu'ils avaient entrevue lors de leur première fois. Or, plus on cherche à retrouver ces choses, et moins on y arrive. C'est aussi ça, le sens de la gratuité dans la pratique.

IL N'Y A PAS DE MAUVAIS ZAZEN. Qu'on se le dise. D'ailleurs on se sent parfois beaucoup mieux après un "mauvais" zazen comme si on avait guéri de quelque chose.