dimanche 11 juillet 2021

Ego

On vient encore de me poser une question sur l'égo.
Un "oncle" à moi que je ne nommerai pas (vous savez qui) raconte à tire l'art-ego qu'il faut détruire son ego. Et cela paraissait douteux à mon correspondant. Il a bien raison.
A chaque fois que j'entends dire cette sottise, ça me rappelle la phrase de Mussolini disant que "le fasciste abandonne sa volonté propre au bénéfice de celle du Duce".
Ego est le mot latin pour "je". Et "je" n'existe que parce qu'il existe aussi "tu", "il", "elle" et leurs itérations plurielles. C'est, en quelque sorte, une fiction grammaticale qui permet de situer qui parle dans une conversation. Il en va de même de "l'ego", lorsqu'il est entendu au sens de "personnalité". Paradoxalement, il en faut de la personnalité, pour pouvoir admettre que celle-ci est une construction, faite de bric et de broc de tout ce que nos parents, voire nos ancêtres, notre milieu et nos expériences tout au long de la vie. Et partant, d'admettre qu'elle n'a pas besoin d'être défendue, qu'elle n'est pas "fragile" et qu'il ne sert à rien de se vexer.
Il est d'ailleurs remarquable que la plupart de ceux et celles qui ont compris ce mot de travers, à l'instar de tonton "vous savez qui" sont toujours bien plus disposés à stigmatiser l'ego des autres plutôt que le leur.
C'est le problème de ne pas utiliser des mots simples comme "égoïsme", "orgueil", "prétention", "suffisance" etc.