samedi 14 septembre 2019

Uposatha

C'est aujourd'hui la pleine lune.
Je recommande toujours à tous ceux et celles qui veulent bien m'entendre de renouveler leurs voeux des préceptes lors de la pleine lune, ou au moins à un jour approchant.
En effet, c'est là la seule cérémonie qu'ait institué le Bouddha, cérémonie au cours de laquelle on renouvelle son engagement à observer les préceptes et où on fait la récitation du repentir. Moi-même, je m'attache à faire cette démarche, même seul.

Je regrette en fait qu'elle soit si négligée dans les communautés zen. Certes, Deshimaru ne l'a pas instituée et c'est, pour certains, suffisant pour ne pas s'en inquiéter. C'est trop vite oublier que Deshimaru n'avait pas de formation de moine, avait même une formation bouddhique qui ne relevait visiblement pas de l'érudition, et avait beaucoup trop à faire pour un seul homme sur une aussi courte période de temps. Ce n'est pas une raison. Elle est simple, pourtant. Il s'agit de prononcer la phrase suivant laquelle tous les torts que nous avons commis par le passé provenaient de l'avidité, de l'aversion et de l'ignorance éternelles, étaient le produit du corps, de la parole et de l'esprit, et que nous nous en repentons. Après quoi, on prononce tous les préceptes et on s'engage à faire de son mieux pour les maintenir.
Cela peut paraître superflu, voire ridicule, mais il y a tant de zénistes qui prennent les préceptes en gloubi-boulga, sans comprendre un mot de ce qui est dit, que de rappeler une fois par mois ce qu'ils sont et ce à quoi ils engagent ne peut pas faire de mal, que je sache.

L'humain est animal symbolique. Certes je connais bon nombre de déçus de la religion ou de rationalistes qui la vomissent pour qui les cérémonies dans le zen sont juste une source d'irritation dont ils se déferaient volontiers. Mais même ces personnes ne trouveraient pas anormal de suivre les règles du protocole si on leur décernait une décoration ou un prix. Vêtements, attitudes, et tout le toutim sans même se rendre compte qu'il s'agit de la même chose. Ou si on les intronise chevaliers du taste-vin et qu'on les affuble d'une robe et d'un mortier. Il est des choses que nous avons besoin de solenniser, et pour cela il y a le rite.

Pensez-y...

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