dimanche 24 février 2008

Le monde est -il uniformément gris?

Un de mes correspondants prétend que le monde est gris. Ce qui me ramène à ce qu'écrit maître Nishijima: qu'il lui avait paru que si l'enseignement du Bouddha se limitait à dire que le monde n'est que souffrance, ce n'était pas la peine qu'il se dérange, nous avions remarqué.
Il y a peu, je faisais remarquer à un de mes élèves (en français) que le monde était une merveille, mais qu'il est aussi une infection. Le problème, c'est qu'il faut apprendre à découvrir et apprivoiser la merveille, alors que l'infection s'imposait à nous sans problème. Si nous n'apprenons pas à apprécier les moments de l'existence qui sont une merveille, nous n'aurons à notre disposition que les horreurs sans nombre qui pullulent, avec bien peu de moments de répit.
Le monde n'est gris que de façon statistique. Dans une image en noir et blanc de définition respectable, on va du blanc au noir avec d'innombrables niveaux de gris. Dans une image couleurs, on passe de l'ultra-violet à l'infra-rouge par tout l'arc-en-ciel des couleurs.
Mais il y a des cultures où il n'y a pas de mot spécifique pour différencier le bleu du vert. En gaélique, en japonais ou en chinois (et sans doute bien d'autres) il n'y a qu'un seul mot pour les désigner. Est-ce à dire que ces peuples ne voient pas la différence entre le bleu et le vert? Evidemment non. Mais pour les exprimer, ils doivent avoir recours à des artifices. Le fait de ne pas savoir les exprimer ne nous permet pas de les réduire au gris.
Le monde est beau, le monde est laid. Le monde n'est ni beau ni laid. Le monde est beau et laid tout à la fois. Il n'est également ni pas beau ni pas laid. Il est. Le reste, c'est notre appréciation qui le fait. IL serait peut être utile d'y voir.

Mxl

2 commentaires:

Unknown a dit…

Le monde est souffrance… affirmation péremptoire !
le monde est ce qu’il est. Après, cette souffrance n’est que la projection de notre propre souffrance.
Il serait plus juste de dire que le monde n’est pas comme nous voulons qu’il soit. Nous l’aimerions éternellement et durablement beau, fait pour nous et par nous.
Et c’est pas comme ça que ça marche.

Anonyme a dit…

ce que je cherchais, merci