L'autre jour, à Francfort, lors de la sesshin, Brad Warner a cité ce passage de maître Dôgen où celui-ci dissuade ses disciples de s'amuser à faire des étincelles avec des silex. Le silex étant cette variété de pierre qui équipe les briquets, ce qui permet d'enflammer la mèche (pour les briquets antiques et les zippo à essence) ou le gaz (pour les briquets modernes), il semble qu'au treizième siècle, certains trouvaient cette caractéristique assez étonnante pour s'en faire un jeu.
Quoique.
J'ai déjà vu des enfants s'amuser inlassablement à allumer un briquet, voire à faire des étincelles quand il n'y a plus de gaz...
La réflexion qui lui est venue, est qu'aujourd'hui, Dôgen dirait de ne pas s'amuser sur une console (playstation ou autre), en poursuivant sa réflexion sur le fait qu'après tout, dans une playstation, ce sont en définitive des étincelles qu'on retrouve derrière le fonctionnement de l'écran. Et comme le silicium tire justement son nom du silex qui est une pierre de silice, voilà la boucle bouclée.
Nos plus grandes distractions contemporaines (et je m'y inclus) sont des étincelles faites avec du silex!!! ...
Si nous sommes sérieux dans la pratique de la Voie, nous devons faire attention à ce problème. L'ordinateur, le téléphone portable, les consoles de jeu ne sont, au bout du compte que des étincelles faites avec du silex et nous sommes comme hypnotisés par elles, elles nous bouffent un temps fou, nous empêchent de faire notre travail, d'aller faire du sport, de faire un peu d'exercice, d'aller au spectacle, de lire de vrais livres (en papier avec des caractères imprimés et tout et tout!) et aussi de nous asseoir, ne fut-ce que 10 minables minutes face à un mur, face à nous mêmes. Ne pouvons-nous y réfléchir et voir que nous tendons à nous laisser asservir avec plus de solidité que par la plus lourde des chaînes?
Allez hop! Au zafu!
mardi 1 septembre 2009
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2 commentaires:
L'étincelle peut venir d'une recherche via internet qui est une sorte de bibliothèque d'Alexandrie virtuelle.
Ce que j'aime dans notre société moderne, c'est un peu ce côté pervers des choses qui peuvent perdre tout autant qu'elles peuvent apporter ! Et le bouddhisme prend peut être encore plus son sens dans ce contexte puisqu'il met en avant une voie d'équilibre en tout chose.
Je crois bien avoir lu l'autre fois que les bouddhistes tibétains décoraient et coloraient à ce point leur temple pour justement mettre en avant à l'extrême le côté illusoire et hypnotique de l'attachement aux formes extérieures.
Les Zen ont privilégiés la sobriété je crois toujours dans cette optique.
serait- ce une des problématiques importantes (et pas que actuelle) du bouddhisme alors ?
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