vendredi 1 novembre 2019

Vouloir le bonheur des salopards

Quelqu'un m'écrit :

> "Comme personne ne désire la moindre souffrance et n'a jamais assez de bonheur, il n y a pas de différence entre moi et les autres :
> alors, accordez moi de me réjouir du bonheur d autrui."
> du plaisir des " salopards et de la souffrance de leurs victimes. ??????
> Ici je ne peux accepter, c la 1ère fois que je suis en 'opposition' à la méthode.......


Ce serait admettre que le "plaisir des salopards et de la souffrance de leurs victimes." serait une réalité. Je crois fondamentalement en la loi des causes et des conséquences, dite "loi du karma".

Les salopards qui font souffrir leurs victimes, je les classe parmi la catégorie des "démons" [cf. Les "Six Catégories d'être": les dieux qui vivent une vie d'abondance matérielle (par ex.: Johnny), les titans qui sont assoiffés de pouvoir (par ex.: Sarkozy), les humains, les animaux qui ne pensent qu'à satisfaire leurs besoins biologiques, les démons qui ne peuvent admettre que les autres ne souffrent pas autant qu'eux (par ex.: les pervers narcissiques), les fantômes affamés qui baignent dans un lac d'abondance mais qui ne peuvent en profiter (par ex.: les hommes d'affaires)]. Le plaisir des démons à faire souffrir les autres en est un qui est bien amer. Je pense qu'il relève de la pathologie. Pour ma part, lorsque je parle de bienveillance envers les salopards, je ne parle pas de bienveillance envers leurs méfaits, mais envers l'être humain qui sommeille en eux et qui, s'il se réveillait, non seulement leur apporterait un soulagement à leur souffrance et un "meilleur-être", mais nous libérerait aussi de leur sottise.

Lorsque je vois un connard fini comme ce musicien de mes connaissances qui, en bon pervers narcissique, a tout fait pour rendre son ex-compagne folle, mais dont je sais par incidence que personne ne veut plus travailler avec lui, et qui sait si bien faire une bonne figure à la Iago pour pouvoir, mine de rien, détruire Othello, je sais aussi qu'il va se retrouver bien seul avec le temps. Je n'ai pas de temps à perdre avec des gens comme lui, mais je ne puis que souhaiter qu'un miracle se produise (ce n'est jamais tout à fait impossible) et qu'il puisse voir où le mène sa perversion. Il est probable qu'il mourra avec, mais on ne sait jamais, il y a eu des cas où une telle personne a eu une épiphanie et a décidé de se prendre en mains pour changer cela.

Ces gens font le mal parce qu'ils s'imaginent pouvoir s'en tirer. D'ailleurs, tous les malfaiteurs ont cette attitude mentale. Et, évidemment, la plupart ne font pas le mal par plaisir d'emmerder les autres, mais juste parce qu'ils considèrent leur intérêt personnel avant et en dépit de celui des autres. Ils oublient que, comme on dit dans le Sud-Ouest, "si on cague partout, il ne faut pas s'étonner de marcher dans la merde". Et le retour de bâton est toujours inévitable. Evidemment, si on ne se prend le retour de bâton que cinquante ou soixante ans après, on a du mal à faire le lien. Mais ce n'est pas parce qu'on ignore quel il est que ce lien n'existe pas.

Les pervers font le mal autour d'eux comme un chat blessé va te mordre et te griffer si tu cherches à l'aider. Bref, je ne crois pas au bonheur des pervers. Ils éprouvent certes une petite jouissance malsaine à faire souffrir. Peut-on pour autant qualifier cela de "bonheur"? J'ai pour ma part beaucoup creusé le sujet avant de me rendre compte que le bonheur ne peut en aucun cas être assimilé à une éjaculation ou à une ivresse. Je me souviens de cette connaissance qui, originaire du Mans, picolait d'abondance. Je le voyais régulièrement ivre, et je comprenais à ses réflexions que quand il faisait la fête il était heureux, et que la fête, c'était boire, donc boire= heureux, au point qu'un jour sa compagne et mère de sa fille ait fini par le jeter. Fort heureusement pour lui, cela lui fit un choc qui l'amena à s'amender. Sans naturellement que cela répare sa relation avec elle.

En fait le bonheur est une collection de moments, une capacité à éviter les oscillations excessives de l'euphorie et de la dépression, une capacité à goûter l'amertume de l'existence. Le problème c'est qu'on le voie en opposé symétrique du malheur qui, lorsqu'il surgit peut être assez total, infernal et, semble-t-il sur le coup, éternel. Quand on est en enfer, c'est toujours pour l'éternité, même si cela ne dure qu'une journée. Il n'y a pas de Youkali.

Vouloir du bien aux cons, c'est juste espérer qu'ils le deviennent un peu moins. Vouloir le bien des salopards, c'est juste espérer qu'ils le deviennent un peu moins.

C'est presque au bout du monde
Ma barque vagabonde
Errante au gré de l'onde
M'y conduisit un jour
L'île est toute petite
Mais la fée qui l'habite
Gentiment nous invite
A en faire le tour

Youkali, c'est le pays de nos désirs
Youkali, c'est le bonheur, c'est le plaisir
Youkali, c'est la terre où l'on quitte tous les soucis
C'est, dans notre nuit, comme une éclaircie
L'étoile qu'on suit, c'est Youkali
Youkali, c’est le respect de tous les voeux échangés
Youkali, c’est le pays des beaux amours partagés
C’est l’espérance qui est au cœur de tous les humains
La délivrance que nous attendons tous pour demain
Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali

Et la vie nous entraîne
Lassante, quotidienne
Mais la pauvre âme humaine
Cherchant partout l'oubli
A pour quitter la terre
Su trouver le mystère
Où nos rêves se terrent
En quelque Youkali....

Youkali, c'est le pays de nos désirs
Youkali, c'est le bonheur, c'est le plaisir
Youkali, c'est la terre où l'on quitte tous les soucis
C'est, dans notre nuit, comme une éclaircie
L'étoile qu'on suit, c'est Youkali
Youkali, c’est le respect de tous les voeux échangés
Youkali, c’est le pays des beaux amours partagés
C’est l’espérance qui est au cœur de tous les humains
La délivrance que nous attendons tous pour demain
Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali

(Paroles de Roger Fernay)

Aucun commentaire: