lundi 28 septembre 2009

Dogen Sangha à Bordeaux

Un de mes amis, actuellement étudiant à Bordeaux, m'a proposé d'organiser un petit groupe d'étude et de pratique à Bordeaux, selon les enseignements de Nishijima rôshi.

S'il en est qui lisent de forum et qui pourraient être intéressés, qu'ils me le fassent savoir.

Merci

mxl

samedi 19 septembre 2009

Shinji Shôbôgenzô

N'ayant pas grand chose à raconter, je vais vous mettre en ligne des kôans du recueil de maître Dôgen, en commençant par les introductions de Michael Eido Luetchford et de Gudo Nishijima rôshi.

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Shôbôgenzô signifie "Le Trésor de l'Oeil droit du Dharma". Ne cherchez pas l'Oeil gauche... Plutôt, l'Oeil correct du Dharma... Bon, Shinji signifie "original (ou vrai) caractère (d'écriture)"., c'est-à-dire les caractères chinois dans lesquels le livre est écrit. On le connaît aussi comme "Shôbôgenzô en trois-cents histoires" et aussi Mana Shôbôgenzô, mana étant une lecture alternative à shinji.
Il s'agit d'une collection de trois cents un de ces mondo (questions-réponses, discussions) en chinois que l'on appelle habituellement koans, ces historiettes qui décrivent les conversations et les actions des anciens maîtres bouddhistes.

Compilés au XIII° siècle par maître Dôgen, le fondateur de l'école japonaise Sôtô du Bouddhisme zen, l'un des plus brillants philosophes de l'histoire du Japon, ces trois-cents un koans se répartissent en trois sections ou "livres", deux de cent kôans et l'un de cent-un. Au départ, son titre était simplement "Shôbôgenzô", tout comme l'oeuvre monumental de Dôgen en japonais, mais il semble qu'on ait ajouté "Shinji" par la suite, pour le distinguer de l'autre.

Ses origines sont assez obscures et sont encore un sujet de recherches universitaires. Longtemps, plusieurs siècles même, on a contesté l'attribution du recueil et de fait, jusqu'en 1934, la seule version disponible en était un commentaire par maître Shigetsu Ein daté aux environs de la moitié du XVII° siècle, Nentei Sambyakusoku Funogo. C'est alors qu'on fit une importante découverte dans les archives médiévales de Kanagawa, en 1934. On y trouva une copie de l'un des trois volumes du Shinji Shôbôgenzô, datée de 1288, ce qui démontrait que le livre existait peu de temps après le décès de maître Dôgen en 1253. De plus, les récits eux-mêmes ont une grande ressemblance avec leurs citations dans le Shôbôgenzô en japonais de maître Dôgen.

Aujourd'hui, la majorité des spécialistes du Bouddhisme se sont rangés à l'attribution à maître Dôgen. Sa date de compilation est toujours contestée, mais on a de fortes raisons de penser que maître Dôgen avait au moins commencé à le compiler dès son séjour au Kenninji, avant même son départ pour la Chine, peut-être en tant que documents de référence pour ses études.

Il existe plusieurs divergences sur les liens entre les textes d'époque Song d'où proviennent ces récits (y-compris le Keitoku Dentoroku, le Shumon Toyoshu, l'Engo Koroku, le Wanshi Goroku, etc.) ainsi que sur la nature de la relation entre les deux Shôbôgenzôs de maître Dôgen. Cependant, il semble évident qu'il s'est servi de cette collection de kôans comme source pour ses conférences et ses écrits. Alors que dans le Shinji Shôbôgenzô, ces kôans sont transcrits sans commentaire, dans son chef-d'oeuvre, le Shôbôgenzô en japonais, ainsi que dans le recueil de ses conférences, le Eihei Koroku, Dôgen fait constamment référence à plusieurs de ces récits : il les commente, les interprète et même les déconstruit et les reconstruit au gré de son propos didactique.

Le fait que maître Dôgen décrivait ces mondo comme kosoku (critères ancestraux) ou innen (causes et effets) est significatif : il ne les appelait pas des kôans. Il n'utilisait ce mot que pour signifier le Dharma ou l'Univers dans lequel nous vivons, comme dans le Shôbôgenzô Genjôkôan (L'Univers réalisé), usage qui diffère totalement de celui de l'école Rinzaï. Il s'en sert dans tous ses textes pour examiner et expliquer les enseignements bouddhistes ainsi que le système logique du Bouddhisme. Cependant, il reste important de noter que nulle part dans tout son oeuvre, maître Dôgen ne conseille de les utiliser au cours de la pratique de Zazen.

(D'après Michael Eido Luetchford et Jeremy Pearson).
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Toutes les idées de maître Dôgen sont exprimées selon une structure en quatre phases. Tout d'abord, il exprime un problème sous un angle idéaliste, autrement dit, une idée se servant de concepts abstraits. Immédiatement après, il explique le même problème, mais cette fois sous un angle objectif, ou matérialiste. Autrement dit, il donne des exemples concrets et des faits. Puis, dans un troisième temps, il exprime le problème sous l'angle d'un problème réel, c'est-à-dire sous celui de l'action.
Evidemment, il ne peut pas expliquer parfaitement la réalité du problème grâce à des mots dans un livre, mais il le fait en rapprochant le point de vue subjectif qu'il présente d'abord et le second point de vue objectif. Il en fait une synthèse qui est une évaluation réaliste basée sur la philosophie de l'action, qui dit que dans l'action, qui est une synthèse du soi et du monde extérieur. Et à la fin, il tente de suggérer la nature subtile et ineffable de la réalité elle-même en recourant à un discours symbolique, poétique ou figuratif.
Le Shôbôgenzô est rempli de ces explications à quatre temps. Même les chapitres peuvent se répartir selon ces quatre groupes: théorique, objectif, réaliste et figuratif/poétique. Le contenu des chapitres l'est de même et même souvent les paragraphes.
La lecture du Shôbôgenzô est difficile car il semble regorger de contradictions logiques. Mais cela est dû à cette utilisation en quatre étapes, car les points de vue subjectif et objectif sont toujours contradictoires, et une explication réaliste parait toujours contredire les deux précédents.

Ces histoires du Shinji Shôbôgenzô sont construites sur la même structure. Ce sont des histoires très réalistes, qui servaient à enseigner les principes fondamentaux du Bouddhisme. Elles n'ont rien de mystique ou d'incompréhensible: elles sont la façon qu'ont les maîtres de nous indiquer la réalité.

(D'après Gudô Nishijima rôshi)

mardi 1 septembre 2009

s'amuser à faire des étincelles avec du silex

L'autre jour, à Francfort, lors de la sesshin, Brad Warner a cité ce passage de maître Dôgen où celui-ci dissuade ses disciples de s'amuser à faire des étincelles avec des silex. Le silex étant cette variété de pierre qui équipe les briquets, ce qui permet d'enflammer la mèche (pour les briquets antiques et les zippo à essence) ou le gaz (pour les briquets modernes), il semble qu'au treizième siècle, certains trouvaient cette caractéristique assez étonnante pour s'en faire un jeu.

Quoique.

J'ai déjà vu des enfants s'amuser inlassablement à allumer un briquet, voire à faire des étincelles quand il n'y a plus de gaz...

La réflexion qui lui est venue, est qu'aujourd'hui, Dôgen dirait de ne pas s'amuser sur une console (playstation ou autre), en poursuivant sa réflexion sur le fait qu'après tout, dans une playstation, ce sont en définitive des étincelles qu'on retrouve derrière le fonctionnement de l'écran. Et comme le silicium tire justement son nom du silex qui est une pierre de silice, voilà la boucle bouclée.

Nos plus grandes distractions contemporaines (et je m'y inclus) sont des étincelles faites avec du silex!!! ...

Si nous sommes sérieux dans la pratique de la Voie, nous devons faire attention à ce problème. L'ordinateur, le téléphone portable, les consoles de jeu ne sont, au bout du compte que des étincelles faites avec du silex et nous sommes comme hypnotisés par elles, elles nous bouffent un temps fou, nous empêchent de faire notre travail, d'aller faire du sport, de faire un peu d'exercice, d'aller au spectacle, de lire de vrais livres (en papier avec des caractères imprimés et tout et tout!) et aussi de nous asseoir, ne fut-ce que 10 minables minutes face à un mur, face à nous mêmes. Ne pouvons-nous y réfléchir et voir que nous tendons à nous laisser asservir avec plus de solidité que par la plus lourde des chaînes?

Allez hop! Au zafu!

mercredi 12 août 2009

Dévotions

Bon, je contribue pas souvent, mais je me suis dit hier que je pourrais aborder ce sujet.

La démarche de base, lorsqu'on décide d' "être" bouddhiste, c'est la prise de refuge.
Dans certaines écoles, cela fait l'objet d'une cérémonie, d'autres sont moins contraignantes sur ce sujet. De quoi s'agit-il?

"Je prends refuge dans le Bouddha,
"Je prends refuge dans le Dharma,
"Je prends refuge dans le Sangha".

En prononçant ces refuges, on déclare (essentiellement à soi-même) qu'on prendra le Bouddha et de ses successeurs pour guides, qu'on mettra leurs enseignements en pratique, et qu'on s'appuiera sur l'ensemble de ceux et celles qui en font autant pour approfondir et développer sa pratique/étude.

Si j'écris ainsi "pratique/étude", c'est essentiellement parce que l'une ne peut aller sans l'autre.

Parfois, certains vont opposer à l'aspect religieux du Bouddhisme qu'il est une philosophie. C'est oublier ce qu'était la philosophie dans l'antiquité. Ce que nous, nous appelons philosophie, Robert M Pirsig l'appelle la "philosophologie". Nous n'apprenons jamais que le discours sur la philo: l'histoire de la philosophie, l'histoire de leurs penseurs, des éléments de leur pensée, mais ce n'est pas cela une philosophie.

Dans l'antiquité, lorsqu'on adhérait à une école philosophique, cela impliquait de se conformer aux règles et enseignements de cette école, dans sa vie de tous les jours. Chaque école avait ses règles de vie, et adhérer aux enseignements n'était pas qu'un jeu de l'esprit; c'était un engagement de tout l'être. En ce sens, on peut donc dire des philosophies de l'antiquité qu'elles étaient plus près de ce qu'on appelle "religion" que ce que nous, nous appelons "philosophie".

Cela dit, il convient aussi de se rappeler que l'Homme est un animal symbolique. Nous avons besoin de ce symbolique et tenter de l'éliminer ne fera que le faire revenir autrement. En ce sens, le Bouddhisme est une religion. Je rappelle toujours que ce mot, au contraire de l'étymologie si souvent avancée, mais qui est fausse, vient du verbe "religere", c'est-à-dire relire, et se réfère précisément à cette aspect rituel qui est justement ce qui porte le symbolique.

Maître Mokudô Taisen (Deshimaru) disait que les cérémonies, c'est du théâtre. Certes, mais ce serait aussi oublier la dimension religieuse du théâtre. Les tragédies de Sophocle, Euripide et autres étaient des cérémonies religieuses, ce qui ne laissera pas d'étonner ceux pour qui le théâtre n'est qu'un divertissement. Un mariage, c'est du théâtre. Des funérailles, c'est du théâtre (et pas du moindre!). Une remise de diplômes, c'est du théâtre: la preuve, il y a des pays (comme le nôtre) ou cela ne se fait pas.

C'est pour ces raisons que je continue à diriger des mini-cérémonies. Jusqu'ici ce ne furent que récitations du Sûtra du Coeur (http://www.youtube.com/watch?v=eFletFs5StE&feature=channel_page). Je n'ai pas encore eu l'occasion de conférer les préceptes, mais je suppose que cela viendra.

Ce qu'on peut reprocher à la Sôtôshu comme à l'AZI, ce n'est pas les cérémonies que ces associations pratiquent. C'est que ces cérémonies prennent trop de place par rapport à la pratique (de zazen) et à l'étude (des textes). Lorsque ce n'est plus que du "théâtre", on pourrait alors se contenter de comédiens. Si nous voulons avancer, il faudra bien réfléchir sur l'équilibre à respecter entre ces aspects.

Pour l'instant, je me contenterai donc de faire tous les matins sampai, comme tous les jours depuis septembre 2003.

dimanche 28 juin 2009

Renoncement

J'ai vu quelque chose, samedi qui m'a chagriné, si je puis dire.

Une dame que je connais, qui fréquente un autre enseignant zen depuis longtemps, se promène le crâne rasé, mais maquillée et affublée d'énormes boucles d'oreilles.

Que veut dire "se raser le crâne" pour un bonze bouddhiste? C'est le signe extérieur du renoncement. Du renoncement aux distinctions de sexe, de beauté, de séduction, du renoncement à l'envie d'être beau/belle, bref, une attitude d'acceptation sereine des choses telles qu'elles sont.

Que veut dire mettre du maquillage et des boucles d'oreilles voyantes? Que l'on n'a nullement renoncé à ces choses. Que veut dire "se raser le crâne" dans ces conditions? Ce n'est plus qu'un signe extérieur d'appartenance à un groupe social spécifique: "Regardez-moi: je suis une "zen"!"

Ce n'est plus du renoncement, c'est de l'exhibitionnisme...

Rappelez-vous, ceux que cela concerne ou intéresse: on ne doit se raser le crâne qu'à la pleine lune et à la nouvelle lune, et à la même occasion, renouveler ses voeux de respecter les préceptes, et se confesser d'avoir commis des erreurs.

Sinon, c'est pas la peine...

dimanche 31 mai 2009

Vous en posez des questions !

Un correspondant m'a écrit :

> Bonjour !
> -Comment peut on se concentrer sur la posture
> -Comment peut on se concentrer sur la respiration
> -Comment peut on se concentrer sur la posture et la respiration à la fois
> -Comment avoir un état d'esprit vide sans pensées

Vous en posez des questions! :-)

Se concentrer sur la posture: Vous êtes assis, en posture avec le dos redressé (c'est-à-dire en double courbe...) la tête bien posée sur la colonne. Vous respirez tranquillement. Vous vous assoupissez ou vous avez le petit vélo qui fait le tour de France dans le crâne. Alors, vous portez votre attention sur votre posture: suis-je bien assis? ai-je le dos droit? Est-ce que ma tête est bien posée? Est ce que mon nez est à la verticale de mon nombril? Est-ce que mes oreilles sont à la verticale de mes épaules? Vous étirez les muscles de la colonne, et vous sentez que vous vous allongez vers le haut.
Si c'était le vélo, vous bougez les épaules pour les détendre (la gamberge fait toujours se crisper les épaules).

On n'est pas assis à rien faire! On est en train de faire quelque chose de précis, et on cherche à ne faire que cela. Etre assis. Il ne faut pas faire deux ou trois choses à la fois. Une seule suffit. C'est pourquoi il s'agit d'une posture dynamique, où on est occupé pendant toute la durée de la séance. Occupé à rester assis, en équilibre entre devant et derrière, gauche et droite, mais aussi entre système nerveux sympathique et système nerveux parasympathique, entre assoupissement et agitation mentale, entre crispation et détente.

Comment peut-on se concentrer sur la respiration? Il ne faut pas. Si on se concentre sur sa respiration, on n'est plus concentré sur ce qu'on fait (être assis). On essaie de faire deux choses à la fois. Pas bon.

Lorsqu'on est concentré sur la posture, on est concentré sur son corps et sur la façon dont il nous permet d'être assis. Fatalement, la respiration étant une fonction automatique, on l'observe par la force des choses. Cela suffit, et correspond à ce que dit le Satipatthana sutta: "quand je respire vite, j'observe que ma respiration est rapide. Quand je respire lentement, j'observe que ma respiration est lente". Ne faire qu'une seule chose à la fois, être assis, permet paradoxalement d'observer sa respiration, alors que se concentrer sur sa respiration ne permet pas d'être attentif à ce qu'on fait (être assis).

Comment avoir un état d'esprit vide, sans pensées? On ne l'a pas. Penser est une activité naturelle de notre cerveau. Il ne peut s'en empêcher. Mais, si l'on observe le processus de la pensée, on s'aperçoit qu'il se divise en plusieurs strates. Les strates les plus fondamentales émettent des pensées très primitives, absolument pas verbales. Des sensations. Des envies. Ensuite, il y a les images. Une image surgit. Puis une autre.

La strate qui nous intéresse, c'est celle de la verbalisation. A partir de telle sensation, ou de telle image, nous élaborons un discours. Et nous le développons. Nous nous emparons d'un stimulus du cerveau, et nous en faisons une "expansion": nous le développons, nous l'agrégeons à autre chose, nous combinons, nous élaborons, bref, nous gambergeons. C'est cela que nous essayons de faire cesser au moins momentanément. Ce type sur la banquette arrière qui sait tout mieux que le conducteur et qui lui dit tout ce qu'il doit faire et plus encore, et lui indique toujours où aller, même et surtout quand il le sait très bien déjà. TA YEULE! :-D

Mais pour cela, il ne faut pas essayer. Cela arrive. Il ne faut pas l'empêcher. Il faut simplement être à ce qu'on fait, et cela ne se produit pas.


Mxl

jeudi 30 avril 2009

Réincarnation vs renaissance

Je me suis fait rabrouer sur un forum italien parce que j'ai dit que le Bouddha avait nié la réincarnation. Evidemment, si l'administrateur du forum est un dévot "tibétain", il ne faut pas s'en étonner. Néanmoins, je trouve que cela appelle quelques remarques.

Dans le Brahmajala Sutta (Majjhima Nikaya 38), le Bouddha expose comment des ascètes qui ont pourtant de l'expérience et de la bouteille peuvent se tromper lourdement sur la signification de leurs "visions". Du genre de celle que Brad Warner expose dans son premier livre, où il voit se dérouler sous ses yeux tout le processus de contraction et d'expansion de l'Univers.

C'est là que le Bouddha expose comment un dieu, étant le premier à apparaître dans son "palais" peut en arriver à croire être le tout premier d'entre les dieux (voire le seul!). Il y expose aussi les doctrines éternalistes et annihilationnistes. Ces doctrines sont, respectivement, celle qui prétend qu'il existe à chaque être une "essence" permanente et inaltérable (ce que les Chrétiens et autres appellent "l'âme"), et qui, dans l'hindouïsme voyage de corps en corps, ce qu'on appelle la "transmigration des âmes" ou "réincarnation". L'autre étant qu'à l'opposé, à la mort, à la dissolution du corps, l'esprit disparaît lui aussi.

Ce qui est exposé dans les suttas, c'est que le "karma" de chaque être, à cause de sa peur panique de disparaître à tout jamais, est projeté sur un nouveau-né, nouveau-né qui aura le souvenir de la vie de quelqu'un d'autre, pourra éventuellement croire avoir été ce quelqu'un d'autre, et verra sa vie influencée par ce souvenir.

Ce que je puis en dire, à part ce qu'on peut lire dans les sutras, c'est que rien ne permet d'affirmer ou d'infirmer ces choses. On n'a jamais vu personne revenir pour nous dire ce qui en est, et il me paraît que si c'était possible, qui empêcherait quelqu'un d'apparaître à la télé quelque temps après sa mort (qu'est-ce qui empêcherait une telle personne de pirater les ondes???) pour annoncer à l'humanité ce qui en est de son futur après la mort...

Autrement dit, dans tous les cas de figure, on en est au strict niveau des spéculations, et qui plus est, des spéculations oiseuses. C'est bien pour cette raison que tous les maîtres zen ont toujours eu tendance à s'agacer des questions sur la réincarnation ou renaissance, comme on voudra. On a déjà tant à faire ici et maintenant, et il faudrait se prendre la tête sur des histoires de transmigration? Alors, le truc de la renaissance, comme je l'ai exposé ci-dessus, passe encore, mais franchement, la transmigration d'une âme inaltérable, cela me paraît illogique à partir du moment où on postule l'unité du corps et de l'esprit.

Quand en plus on sait l'usage particulièrement politique (et pas toujours de façon "noble") qui a été fait (et se fait toujours) au Tibet et dans les milieux tibétains de ces histoires, il me semble qu'on pourrait en revenir un peu. D'ailleurs, il me semble que le Dalaï-Lama commence à en voir les possibilités perverses sur lesquelles lorgnent les Chinois.

Alors, pourquoi ne pas cesser de délirer?