16. Où serez vous dans 100 ans?
Il n'en faudra pas tant, mais quand je mourrai dans quelques années, tout deviendra rien moi compris, et je reposerai à jamais.
17. Comment pouvons-nous nous comprendre nous-mêmes?
Je crois qu'il nous est impossible de nous comprendre nous-mêmes.
18. Que pouvons-nous comprendre avec des mots, et que ne pouvons-nous pas comprendre avec des mots?
Nous pouvons tout comprendre, mais en même temps, notre entendement ne peut jamais toucher la réalité.
19. Est-il possible d'enseigner le Zen?
Il nous est possible d'enseigner Zazen, mais il faut que chacun pratique Zazen par soi-même.
20. Zazen a-t-il un but?
Il y a un but à zazen. Le but de zazen est de pratiquer zazen.
21. D'où venons-nous, pourquoi sommes-nous là, et où allons-nous?
Je crois que ce genre de question est probablement bien au delà des capacités de l'esprit humain.
22. Comment abandonner la gloire et le profit?
Quand notre système nerveux autonome est équilibré, il nous paraît ennuyeux de rechercher la gloire et le profit, et on trouve des objectifs bien plus intéressants à poursuivre, telle est la Vérité.
23. Pourriez-vous m'en dire davantage sur la ville de Mandchourie où vous étiez pendant la guerre et ce que vous y avez vécu? Comment s'appelait cette ville?
On l'appelait Songo en japonais à l'époque, et il s'agissait du district nord-ouest de la Mandchourie, près de l'Amour. Ce n'était qu'une ville de garnison pour l'armée japonaise. Mais à l'époque, fort heureusement, il n'y avait pas de combats dans cette zone, et nous ne faisions que la garder.
24. Pourriez-vous m'en dire davantage sur ce que fut pour vous de rentrer au Japon après la guerre?
En juin 1945, on mt is just the happiest condition to practice Zazen itself'a ordonné de me rendre à Himeji, au Japon, pour garder le Japon-même, et j'ai donc traversé la côte est de la Corée dans des situations assez dangereuses, et j'ai vu la fin de la guerre à Himeji, au Japon.
25. Comment Zazen peut-il nous aider à être heureux?
La pratique de zazen elle-même est juste la condition la plus heureuse.
26. Comment pratiquer zazen dans nos tâches quotidiennes?
Après avoir déménagé dans ma nouvelle résidence, où j'habite maintenant, je me suis mis à cuisiner moi-même, et j'ai découvert le fait très clair que même ma cuisine quotidienne est aussi caractéristique des actes; elle peut donc être, elle aussi, une sorte d'effort bouddhique, évidemment, même si je pratique zazen deux fois par jour tous les jours.
27. Qu'est-ce que la vérité?
La réalité est la vérité. L'Univers est donc lui aussi la vérité.
28. Quelles sont vos citations préférées du Shôbôgenzô, et pourquoi?
Par exemple, “Cela est juste, d'instant en instant, l'esprit rouge, sur lequel nous nous appuyons uniquement.” (Shôbôgenzô livre 1, P. 305. L. 6.) L'esprit rouge suggère un esprit sincère, et c'est là une description de la vie quotidienne de maître Dôgen.
29. Comment un maître zen peut-il aider un étudiant?
Un enseignant bouddhiste peut aider son étudiant en enseignant la philosophie bouddhique, en guidant sa vie quotidienne, en pratiquant zazen avec lui, et lui transmettant le Dharma bouddhiste.
30. Dans votre vie, avez-vous constaté que zazen fonctionnait en pratique?
Je me suis un peu amélioré.
Avec mes meilleurs voeux Gudo Wafu Nishijima
mercredi 26 février 2020
mardi 25 février 2020
Suite des questions à maître Nishijima
11. Quel est le meilleur zazen et le pire zazen?
Il n'y a pas de meilleur, ou de pire zazen. Ce qui est différent de Zazen est erroné, et ce qui est juste Zazen est Zazen.
12. Qu'est-ce que l'éternel?
L'éternité n'est qu'une idée humaine, mais le fait à l'instant présent est éternel, parce qu'il doit être enregistré comme fait à l'instant présent, et ne peut plus jamais être effacé.
13. Quel est le sens du "Bodaisatta Shishobo" de maître Dôgen? Pourriez-vous commenter ces quatres principes des relations sociales d'un bodhisattva?
Le chapitre 45 du Shôbôgenzô s'appelle “BODAISATTA-SHISHOBO, ou quatre éléments des relations sociales d'un bodhisattva.”
Ce sont "D'abord, il y a le don gratuit. Ensuite il y a la parole aimable. En troisième, le comportement secourable. En quatrième la coopération."
1) Don gratuit: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, il nous est impossible d'être radin, et si quelque chose ne nous est pas nécessaire, il n'y a alors aucune raison de refuser de le donner à autrui.
2) Parole aimable: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, il nous est très naturel d'être poli envers autrui, et si les autres reçoivent notre courtoisie, ils peuvent être heureux.
3) Comportement secourable: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, nous sommes heureux d'aider les autres, et si les autres reçoivent notre aimable secours, ils en seront très heureux.
4) Coopération: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, nous sommes toujours prêts à coopérer sur notre lieu de travail, et ce que nous voulons accomplir le sera bien plus vite.
14. Qu'est ce à dire que la vie n'est qu'une respiration?
Notre vie existe toujours seulement à l'instant présent, et la durée de l'instant présent est toujours le temps le plus court, et en fait, penser l'instant présent est bien plus court que notre unique respiration. On peut donc dire que notre vie est toujours plus courte que la durée de notre respiration.
15. Quand doit-on enfreindre les préceptes?
On ne devrait jamais enfreindre les préceptes, du tout, mais parfois, il est impossible d'éviter une erreur. Mais ne vous tracassez pas d'avoir enfreit les préceptes bouddhistes. Car il vous est absolument impossible de revenir dans le passé pour corriger vos erreurs. Donc, le mieux qu'on puisse faire, c'est de jeter vos erreurs à la poubelle du passé, et de faire de votre mieux à l'instant présent.
Il n'y a pas de meilleur, ou de pire zazen. Ce qui est différent de Zazen est erroné, et ce qui est juste Zazen est Zazen.
12. Qu'est-ce que l'éternel?
L'éternité n'est qu'une idée humaine, mais le fait à l'instant présent est éternel, parce qu'il doit être enregistré comme fait à l'instant présent, et ne peut plus jamais être effacé.
13. Quel est le sens du "Bodaisatta Shishobo" de maître Dôgen? Pourriez-vous commenter ces quatres principes des relations sociales d'un bodhisattva?
Le chapitre 45 du Shôbôgenzô s'appelle “BODAISATTA-SHISHOBO, ou quatre éléments des relations sociales d'un bodhisattva.”
Ce sont "D'abord, il y a le don gratuit. Ensuite il y a la parole aimable. En troisième, le comportement secourable. En quatrième la coopération."
1) Don gratuit: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, il nous est impossible d'être radin, et si quelque chose ne nous est pas nécessaire, il n'y a alors aucune raison de refuser de le donner à autrui.
2) Parole aimable: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, il nous est très naturel d'être poli envers autrui, et si les autres reçoivent notre courtoisie, ils peuvent être heureux.
3) Comportement secourable: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, nous sommes heureux d'aider les autres, et si les autres reçoivent notre aimable secours, ils en seront très heureux.
4) Coopération: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, nous sommes toujours prêts à coopérer sur notre lieu de travail, et ce que nous voulons accomplir le sera bien plus vite.
14. Qu'est ce à dire que la vie n'est qu'une respiration?
Notre vie existe toujours seulement à l'instant présent, et la durée de l'instant présent est toujours le temps le plus court, et en fait, penser l'instant présent est bien plus court que notre unique respiration. On peut donc dire que notre vie est toujours plus courte que la durée de notre respiration.
15. Quand doit-on enfreindre les préceptes?
On ne devrait jamais enfreindre les préceptes, du tout, mais parfois, il est impossible d'éviter une erreur. Mais ne vous tracassez pas d'avoir enfreit les préceptes bouddhistes. Car il vous est absolument impossible de revenir dans le passé pour corriger vos erreurs. Donc, le mieux qu'on puisse faire, c'est de jeter vos erreurs à la poubelle du passé, et de faire de votre mieux à l'instant présent.
(Suite des questions à maître Nishijima)
5. Qu'est-ce que l'intuition?
L'intuition est une capacité mentale, dont la fonction est de tirer une conclusion qui transcende les considérations mentales et les perceptions sensorielles. Lorsque le système nerveux sympathique est le plus fort, les considérations intellectuelles fonctionnent bien, et lorsque le parasympathique est le plus fort, ce sont les perceptions sensorielles qui fonctionnent bien, mais lorsque le système nerveux autonome est en équilibre, la capacité d'intuition fonctionne directement.
6. Quelle est notre véritable nature originelle?
En général, il nous est impossible de connaître notre véritable nature originelle, parce qu'elle n'est qu'un simple fait à l'instant présent, ce pour quoi il nous est habituellement impossible de la saisir à l'instant présent.
7. Qu'est-ce que la Nature-de-Bouddha?
Au chapitre 22 du Shôbôgenzô intitulé “Bussho, ou la Nature-de-Bouddha,” maître Dôgen la décrit comme suit. (Livre 2, P. 14, L. 13.)
“Si vous voulez connaître cette nature de bouddha, vous devriez savoir que c'est juste les causes et les circonstances en temps réel."
Par conséquent, la nature de bouddha n'existe jamais dans le passé, et n'existe jamais dans le futur, mais elle n'existe qu'à l'instant présent. Donc, on peut penser que la nature de bouddha est la réalité juste à l'instant présent.
8. Que sont le paradis et l'enfer?
Le paradis est une supposition humaine et l'enfer est lui aussi une supposition humaine. Mais lorsque notre système nerveux autonome est équilibré, c'est juste le paradis, et lorsqu'il ne l'est pas, c'est juste l'enfer.
9. Qu'est-ce que la vie et la mort?
Quand notre coeur s'arrête et qu'il ne bouge plus, l'état s'appelle la mort, et lorsqu'il bat sans s'arrêter, cela s'appelle la vie.
10. Quel est le sens de l'idée bouddhiste de vacuité?
Le sens véritable de la vacuité dans le Bouddhisme a souvent été compris de travers comme néant, ou vide. Mais si nous avons compris que le Bouddhisme est une philosophie réaliste, il nous est alors impossible de comprendre la vacuité ainsi. Dans le Bouddhisme, la vacuité est juste "tel que c'est". Une tasse est une tasse. Une tasse n'est jamais davantage qu'une tasse, et n'est jamais moins qu'une tasse.
5. Qu'est-ce que l'intuition?
L'intuition est une capacité mentale, dont la fonction est de tirer une conclusion qui transcende les considérations mentales et les perceptions sensorielles. Lorsque le système nerveux sympathique est le plus fort, les considérations intellectuelles fonctionnent bien, et lorsque le parasympathique est le plus fort, ce sont les perceptions sensorielles qui fonctionnent bien, mais lorsque le système nerveux autonome est en équilibre, la capacité d'intuition fonctionne directement.
6. Quelle est notre véritable nature originelle?
En général, il nous est impossible de connaître notre véritable nature originelle, parce qu'elle n'est qu'un simple fait à l'instant présent, ce pour quoi il nous est habituellement impossible de la saisir à l'instant présent.
7. Qu'est-ce que la Nature-de-Bouddha?
Au chapitre 22 du Shôbôgenzô intitulé “Bussho, ou la Nature-de-Bouddha,” maître Dôgen la décrit comme suit. (Livre 2, P. 14, L. 13.)
“Si vous voulez connaître cette nature de bouddha, vous devriez savoir que c'est juste les causes et les circonstances en temps réel."
Par conséquent, la nature de bouddha n'existe jamais dans le passé, et n'existe jamais dans le futur, mais elle n'existe qu'à l'instant présent. Donc, on peut penser que la nature de bouddha est la réalité juste à l'instant présent.
8. Que sont le paradis et l'enfer?
Le paradis est une supposition humaine et l'enfer est lui aussi une supposition humaine. Mais lorsque notre système nerveux autonome est équilibré, c'est juste le paradis, et lorsqu'il ne l'est pas, c'est juste l'enfer.
9. Qu'est-ce que la vie et la mort?
Quand notre coeur s'arrête et qu'il ne bouge plus, l'état s'appelle la mort, et lorsqu'il bat sans s'arrêter, cela s'appelle la vie.
10. Quel est le sens de l'idée bouddhiste de vacuité?
Le sens véritable de la vacuité dans le Bouddhisme a souvent été compris de travers comme néant, ou vide. Mais si nous avons compris que le Bouddhisme est une philosophie réaliste, il nous est alors impossible de comprendre la vacuité ainsi. Dans le Bouddhisme, la vacuité est juste "tel que c'est". Une tasse est une tasse. Une tasse n'est jamais davantage qu'une tasse, et n'est jamais moins qu'une tasse.
dimanche 23 février 2020
Trente questions à maître Nishijima (première fournée)
On m'a demandé de publier les 30 questions.
Les voici (par groupes de cinq):
1. Qu'est-ce qu'on obtient en Zazen?
Ce qu'on obtient en Zazen, c'est l'équilibre du système nerveux autonome. Dans le Shôbôgenzô Bendôwa on trouve l'expression “Jijuyo Zanmai,” que maître Dôgen donne comme critère de Zazen. Et elle se sépare en deux mots: l'un étant Jiju et l'autre Jiyo, Jijuyo étant donc une combinaison de Jiju et de Jiyo. Jiju signifie nous recevoir nous-mêmes, et Jiyo, nous utiliser nous-mêmes. Par conséquent, on peut interpréter ainsi: Jiju suggère la fonction du système nerveux parasympathique, et Jiyo suggère celle du sympathique. Et de surcroît, Zanmai signifie l'état d'équilibre du système nerveux autonome. C'est ainsi qu'on peut comprendre que Jijuyo Zanmai n'est autre que l'état d'équilibre du système nerveux autonome, que nous enseignent la psychologie et la physiologie contemporaines.
2. Que sont les "fleurs dans l'espace de maître Dôgen”?
Les "fleurs dans l'espace” est le titre du 43° chapitre du Shôbôgenzô, et maître Dôgen y explique que, même si le Bouddhisme soutient que les considérations intellectuelles et les perceptions sensorielles concrètes sont toutes irréelles, maître Dôgen soutient en même temps que les considérations intellectuelles sont la thèse, que les perceptions sensorielles sont l'antithèse, toutes deux utiles et nécessaires, parce qu'au moyen de ces critères fondamentaux, on peut comprendre la réalité sur la base de la pensée dialectique en utilisant la philosophie de l'action en tant que synthèse.
3. Que veut dire la Transmission du Dharma ?
Le 16° chapitre du Shôbôgenzô est intitulé "le Certificat de Transmission." Maître Dôgen y décrit la cérémonie de transmission du Dharma. Donc, la "transmission" décrit la transmission du Dharma, et le Dharma est la réalité bouddhique, l'Univers, un acte réel à l'instant présent et la Réalité elle-même. On peut donc interpréter cela dans le sens où la "Transmission du Dharma” consiste à donner un certificat de réalisation du Dharma d'un maître bouddhiste à son disciple mature.
4. Qu'est-ce qu'un maître zen?
Je suppose que les mots "maître zen" sont la traduction des mots japonais "Zen Ji." Zen est commun aux deux langues, et Shi signifie un enseignant. Donc, un maître zen est un enseignant de zazen. Mais je pense que nous devons faire attention en pensant zen. Parce que, dans le Bouddhisme, nous trouvons parfois ce fait étrange que le mot zen sert souvent pour représenter un aspect spécial d'un truc mystique. Dans ces variétés de Bouddhisme, on utilise le mot zen pour représenter une espèce d'entité mystique mais puissante. Mais je me demande s'il existe vraiment une telle entité mystique dans le Bouddhisme. Et maître Dôgen déteste si fortement cette sorte de mysticisme qu'il écrit, dans le Shôbôgenzô, son opinion comme suit: Livre 3, P. 88, L 12.)
“Les gens qui n'apprennent pas cette vérité en pratique parlent vainement, et à tort et à travers. Ils nomment vainement le trésor de l'oeil du vrai dharma et l'esprit fin du nirvâna qui ont été authentiquement transmis par les patriarches bouddhistes "l'école zen"; ils nomment le maître ancestral le "patriarche zen"; ils nomment les pratiquants des "étudiants zen"; et certains d'entre eux se nomment eux-mêmes "l'école zen": ce sont tous des tiges et des feuilles enracinées dans une vue distordue. Ceux qui s'appellent vainement du nom d'"école zen", qui, du passé jusqu'à présent, n'a jamais existé en Inde à l'occident, ni sur les terres orientales, sont des démons qui cherchent à détruire la vérité du Bouddha. Ce sont les ennemis des patriarches bouddhistes.
Par conséquent, faisons attention à l'usage du mot "Zen".
5. Qu'est-ce que l'intuition?
L'intuition est une capacité mentale, dont la fonction est de tirer une conclusion qui transcende les considérations mentales et les perceptions sensorielles. Lorsque le système nerveux sympathique est le plus fort, les considérations intellectuelles fonctionnent bien, et lorsque le parasympathique est le plus fort, ce sont les perceptions sensorielles qui fonctionnent bien, mais lorsque le système nerveux autonome est en équilibre, la capacité d'intuition fonctionne directement.
Les voici (par groupes de cinq):
1. Qu'est-ce qu'on obtient en Zazen?
Ce qu'on obtient en Zazen, c'est l'équilibre du système nerveux autonome. Dans le Shôbôgenzô Bendôwa on trouve l'expression “Jijuyo Zanmai,” que maître Dôgen donne comme critère de Zazen. Et elle se sépare en deux mots: l'un étant Jiju et l'autre Jiyo, Jijuyo étant donc une combinaison de Jiju et de Jiyo. Jiju signifie nous recevoir nous-mêmes, et Jiyo, nous utiliser nous-mêmes. Par conséquent, on peut interpréter ainsi: Jiju suggère la fonction du système nerveux parasympathique, et Jiyo suggère celle du sympathique. Et de surcroît, Zanmai signifie l'état d'équilibre du système nerveux autonome. C'est ainsi qu'on peut comprendre que Jijuyo Zanmai n'est autre que l'état d'équilibre du système nerveux autonome, que nous enseignent la psychologie et la physiologie contemporaines.
2. Que sont les "fleurs dans l'espace de maître Dôgen”?
Les "fleurs dans l'espace” est le titre du 43° chapitre du Shôbôgenzô, et maître Dôgen y explique que, même si le Bouddhisme soutient que les considérations intellectuelles et les perceptions sensorielles concrètes sont toutes irréelles, maître Dôgen soutient en même temps que les considérations intellectuelles sont la thèse, que les perceptions sensorielles sont l'antithèse, toutes deux utiles et nécessaires, parce qu'au moyen de ces critères fondamentaux, on peut comprendre la réalité sur la base de la pensée dialectique en utilisant la philosophie de l'action en tant que synthèse.
3. Que veut dire la Transmission du Dharma ?
Le 16° chapitre du Shôbôgenzô est intitulé "le Certificat de Transmission." Maître Dôgen y décrit la cérémonie de transmission du Dharma. Donc, la "transmission" décrit la transmission du Dharma, et le Dharma est la réalité bouddhique, l'Univers, un acte réel à l'instant présent et la Réalité elle-même. On peut donc interpréter cela dans le sens où la "Transmission du Dharma” consiste à donner un certificat de réalisation du Dharma d'un maître bouddhiste à son disciple mature.
4. Qu'est-ce qu'un maître zen?
Je suppose que les mots "maître zen" sont la traduction des mots japonais "Zen Ji." Zen est commun aux deux langues, et Shi signifie un enseignant. Donc, un maître zen est un enseignant de zazen. Mais je pense que nous devons faire attention en pensant zen. Parce que, dans le Bouddhisme, nous trouvons parfois ce fait étrange que le mot zen sert souvent pour représenter un aspect spécial d'un truc mystique. Dans ces variétés de Bouddhisme, on utilise le mot zen pour représenter une espèce d'entité mystique mais puissante. Mais je me demande s'il existe vraiment une telle entité mystique dans le Bouddhisme. Et maître Dôgen déteste si fortement cette sorte de mysticisme qu'il écrit, dans le Shôbôgenzô, son opinion comme suit: Livre 3, P. 88, L 12.)
“Les gens qui n'apprennent pas cette vérité en pratique parlent vainement, et à tort et à travers. Ils nomment vainement le trésor de l'oeil du vrai dharma et l'esprit fin du nirvâna qui ont été authentiquement transmis par les patriarches bouddhistes "l'école zen"; ils nomment le maître ancestral le "patriarche zen"; ils nomment les pratiquants des "étudiants zen"; et certains d'entre eux se nomment eux-mêmes "l'école zen": ce sont tous des tiges et des feuilles enracinées dans une vue distordue. Ceux qui s'appellent vainement du nom d'"école zen", qui, du passé jusqu'à présent, n'a jamais existé en Inde à l'occident, ni sur les terres orientales, sont des démons qui cherchent à détruire la vérité du Bouddha. Ce sont les ennemis des patriarches bouddhistes.
Par conséquent, faisons attention à l'usage du mot "Zen".
5. Qu'est-ce que l'intuition?
L'intuition est une capacité mentale, dont la fonction est de tirer une conclusion qui transcende les considérations mentales et les perceptions sensorielles. Lorsque le système nerveux sympathique est le plus fort, les considérations intellectuelles fonctionnent bien, et lorsque le parasympathique est le plus fort, ce sont les perceptions sensorielles qui fonctionnent bien, mais lorsque le système nerveux autonome est en équilibre, la capacité d'intuition fonctionne directement.
samedi 22 février 2020
Les quatre vertus d'un bodhisattva
Il y a quelques années (en 2006), maître Nishijima nous a envoyé à tous ses disciples copie d'un échange qu'il avait eu avec Gustav Ericsson, en Suède. Cet échange consistait en trente questions d'Ericsson auxquelles répondait Nishijima.
Je vous fais part ici de la treizième question:
13. Quel est le sens du "Bodaisatta Shishobo" de maître Dôgen? Pourriez-vous commenter ces quatres principes des relations sociales d'un bodhisattva?
Maître Nishijima répond:
Le chapitre 45 du Shôbôgenzô s'appelle “BODAISATTA-SHISHOBO, ou quatre éléments des relations sociales d'un bodhisattva.”
Ce sont "D'abord, il y a le don gratuit. Ensuite il y a la parole aimable. En troisième, le comportement secourable. En quatrième la coopération."
1) Don gratuit: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, il nous est impossible d'être radin, et si quelque chose ne nous est pas nécessaire, il n'y a alors aucune raison de refuser de le donner à autrui.
2) Parole aimable: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, il nous est très naturel d'être poli envers autrui, et si les autres reçoivent notre courtoisie, ils peuvent être heureux.
3) Comportement secourable: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, nous sommes heureux d'aider les autres, et si les autres reçoivent notre aimable secours, ils en seront très heureux.
4) Coopération: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, nous sommes toujours prêts à coopérer sur notre lieu de travail, et ce que nous voulons accomplir le sera bien plus vite.
J'ajoute (pour des raisons que certains lecteurs comprendront) celle-ci:
15. Quand doit-on enfreindre les préceptes?
On ne devrait jamais enfreindre les préceptes, du tout, mais parfois, il est impossible d'éviter une erreur. Mais ne vous tracassez pas d'avoir enfreit les préceptes bouddhistes. Car il vous est absolument impossible de revenir dans le passé pour corriger vos erreurs. Donc, le mieux qu'on puisse faire, c'est de jeter vos erreurs à la poubelle du passé, et de faire de votre mieux à l'instant présent.
Je vous fais part ici de la treizième question:
13. Quel est le sens du "Bodaisatta Shishobo" de maître Dôgen? Pourriez-vous commenter ces quatres principes des relations sociales d'un bodhisattva?
Maître Nishijima répond:
Le chapitre 45 du Shôbôgenzô s'appelle “BODAISATTA-SHISHOBO, ou quatre éléments des relations sociales d'un bodhisattva.”
Ce sont "D'abord, il y a le don gratuit. Ensuite il y a la parole aimable. En troisième, le comportement secourable. En quatrième la coopération."
1) Don gratuit: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, il nous est impossible d'être radin, et si quelque chose ne nous est pas nécessaire, il n'y a alors aucune raison de refuser de le donner à autrui.
2) Parole aimable: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, il nous est très naturel d'être poli envers autrui, et si les autres reçoivent notre courtoisie, ils peuvent être heureux.
3) Comportement secourable: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, nous sommes heureux d'aider les autres, et si les autres reçoivent notre aimable secours, ils en seront très heureux.
4) Coopération: Quand notre système nerveux autonome est équilibré, nous sommes toujours prêts à coopérer sur notre lieu de travail, et ce que nous voulons accomplir le sera bien plus vite.
J'ajoute (pour des raisons que certains lecteurs comprendront) celle-ci:
15. Quand doit-on enfreindre les préceptes?
On ne devrait jamais enfreindre les préceptes, du tout, mais parfois, il est impossible d'éviter une erreur. Mais ne vous tracassez pas d'avoir enfreit les préceptes bouddhistes. Car il vous est absolument impossible de revenir dans le passé pour corriger vos erreurs. Donc, le mieux qu'on puisse faire, c'est de jeter vos erreurs à la poubelle du passé, et de faire de votre mieux à l'instant présent.
vendredi 31 janvier 2020
Transmission du Dharma
J'ai passé quelques jours en Tchéquie, la semaine dernière, en compagnie de mon "grand-frère" de Dharma, Mike Luetchford, qui a commencé à étudier avec Nishijima en 1977, au Japon, et qui reste pour moi une référence incontournable. En effet, autant je suis érudit et bavard, tout à fait capable de me disperser dans toutes les directions, avec lui, je suis toujours assuré d'être ramené dare-dare à notre sujet. Autant dire qu'il ne m'a jamais ménagé.
Bref, nous en sommes venus à évoquer les possibilités de l'imposture dans le Zen. Cette discipline a toujours été un terrain fertile pour les impostures en tout genre, car le manque même de définition qui en est la caractéristique, rend extrêmement faciles les impostures. Maître Dôgen déjà, au XIII° siècle, dénonçait la possibilité que certains s'érigent en gourous juste en arguant d'un dessin ou d'un poème que leur aurait remis un maître, et c'est bien pour cela qu'il insiste tellement sur la transmission "i shin den shin," d'un coeur à l'autre, d'une personne à l'autre. Encore de nos jours, la majorité des maîtres français ont, en gros et sans préjudice de leur qualité réelle en tant qu'enseignants, "acheté" leur transmission. En effet, aller au Japon rencontrer le maître d'un temple qu'on connaît à peine et qui va donner sa transmission pour le prestige d'avoir un "disciple" étranger, qui va recevoir un "cadeau" parfois important, plus les frais d'adhésion à la Sôtôshû, etc., le tout arrivant facilement à des sommes dépassant les 10000 euros, ne peut en aucun cas être qualifié d'une transmission "isshin denshin." Il suffit d'avoir les moyens.
Maître Brad Warner, un autre de mes "frères de Dharma" et mon autre référence nishijimienne, disait dans une vidéo qu'il a publiée sur le sujet: "Un jour, Nishijima m’a arrêté après une de ses conférences hebdomadaires au YMBA de l’Université de Tokyo, et m’a dit qu’il voulait me donner la Transmission. Moi, ma réaction a été: “De quoi diable parlez-vous? Vous savez, c’est à moi que vous parlez, le type qui travaille pour la boîte qui fait Ultraman, je fais partie d’un groupe de musique punk, et vous voulez me transmettre à moi?” Après, il en a parlé à son premier maître, à l'Université de Kent, dans l'Ohio, qui lui a dit les mots qui lui sont restés imprimés: “Il y a tout un tas de trouducs qui ont la transmission, et tu ferais mieux que ces personnes.” En entendant ça, il s'est dit, “OK, je puis peut-être faire ça.” Il est donc retourné au Japon, et ils ont fait la cérémonie. Il ajoute:
"Mais c’était une reconnaissance de quelque chose, d’une compréhension entre nous. Si je dis ça, c’est parce que je lui ai demandé, environ un an ou deux après la cérémonie: “Pourquoi diable m’avez-vous donné le Shiho?” Parce que je me l’étais toujours demandé depuis, et il m’a répondu: “Parce que vous me comprenez complètement.” Ce que j’ai trouvé étrange, parce que je ne pensais absolument pas le comprendre complètement. Il y avait plein de trucs que je ne comprenais pas chez lui, ni sa relation avec sa famille, ni sa relation avec la compagnie pour laquelle il travaillait; il avait des attitudes bizarres par rapport à des choses qui me laissaient un peu mystifié, et sous tous ces trucs personnels très spécifiques, il lui semblait qu’il y avait un courant souterrain de compréhension."
Il y a évidemment, en dehors de ce type de transmission, toutes les sortes: les transmissions achetées, de celle déjà mentionnée où on part pour le Japon rencontrer le maître d'un temple à celles d'intérêt, où on donne la transmission à quelqu'un qui va renvoyer l'ascenseur en favorisant les contacts avec des personnes qui comptent, dans les milieux de l'édition, par exemple. Il y a les transmissions où on la donne parce qu'on a eu de la sympathie pour quelqu'un mais où on peut éventuellement s'être trompé parce que cela aura déchaîné les passions égotiques de la personne. C'est pourquoi je pense avec Brad et Mike que la transmission, quoiqu'elle ne serve pas à grand-chose pour les gens sincères, est assez précieuse pour qu'on ne la jette pas à tous vents juste pour élargir son cercle d'influence.
Aujourd'hui, après près de vingt ans d'efforts de certaines personnes, le nom de maître Nishijima est assez connu en France et en Grande-Bretagne pour être devenu un accessoire de prestige. Des personnes se réclament de sa lignée sans rien transmettre (et probablement sans rien connaître) de ses enseignements, menant des cérémonies qu'il aurait absolument reniées et recréant des hiérarchies qu'il exécrait. Oh, le bonhomme n'était pas simple et il avait ses propres zones d'ombre et de contradictions, mais cela, l'unité de la cérémonie des préceptes, était une des choses qui lui tenait à coeur. Aussi, au moment où des imposteurs arrivent, se réclamant de la lignée de Nishijima tout en la piétinant allégrement, il va peut-être être temps de, soit abandonner la référence, soit vérifier auprès des textes disponibles [http://zenmontpellier.net/fr/gudo/gudo.html] la conformité entre les prétentions et la réalité.
Bref, nous en sommes venus à évoquer les possibilités de l'imposture dans le Zen. Cette discipline a toujours été un terrain fertile pour les impostures en tout genre, car le manque même de définition qui en est la caractéristique, rend extrêmement faciles les impostures. Maître Dôgen déjà, au XIII° siècle, dénonçait la possibilité que certains s'érigent en gourous juste en arguant d'un dessin ou d'un poème que leur aurait remis un maître, et c'est bien pour cela qu'il insiste tellement sur la transmission "i shin den shin," d'un coeur à l'autre, d'une personne à l'autre. Encore de nos jours, la majorité des maîtres français ont, en gros et sans préjudice de leur qualité réelle en tant qu'enseignants, "acheté" leur transmission. En effet, aller au Japon rencontrer le maître d'un temple qu'on connaît à peine et qui va donner sa transmission pour le prestige d'avoir un "disciple" étranger, qui va recevoir un "cadeau" parfois important, plus les frais d'adhésion à la Sôtôshû, etc., le tout arrivant facilement à des sommes dépassant les 10000 euros, ne peut en aucun cas être qualifié d'une transmission "isshin denshin." Il suffit d'avoir les moyens.
Maître Brad Warner, un autre de mes "frères de Dharma" et mon autre référence nishijimienne, disait dans une vidéo qu'il a publiée sur le sujet: "Un jour, Nishijima m’a arrêté après une de ses conférences hebdomadaires au YMBA de l’Université de Tokyo, et m’a dit qu’il voulait me donner la Transmission. Moi, ma réaction a été: “De quoi diable parlez-vous? Vous savez, c’est à moi que vous parlez, le type qui travaille pour la boîte qui fait Ultraman, je fais partie d’un groupe de musique punk, et vous voulez me transmettre à moi?” Après, il en a parlé à son premier maître, à l'Université de Kent, dans l'Ohio, qui lui a dit les mots qui lui sont restés imprimés: “Il y a tout un tas de trouducs qui ont la transmission, et tu ferais mieux que ces personnes.” En entendant ça, il s'est dit, “OK, je puis peut-être faire ça.” Il est donc retourné au Japon, et ils ont fait la cérémonie. Il ajoute:
"Mais c’était une reconnaissance de quelque chose, d’une compréhension entre nous. Si je dis ça, c’est parce que je lui ai demandé, environ un an ou deux après la cérémonie: “Pourquoi diable m’avez-vous donné le Shiho?” Parce que je me l’étais toujours demandé depuis, et il m’a répondu: “Parce que vous me comprenez complètement.” Ce que j’ai trouvé étrange, parce que je ne pensais absolument pas le comprendre complètement. Il y avait plein de trucs que je ne comprenais pas chez lui, ni sa relation avec sa famille, ni sa relation avec la compagnie pour laquelle il travaillait; il avait des attitudes bizarres par rapport à des choses qui me laissaient un peu mystifié, et sous tous ces trucs personnels très spécifiques, il lui semblait qu’il y avait un courant souterrain de compréhension."
Il y a évidemment, en dehors de ce type de transmission, toutes les sortes: les transmissions achetées, de celle déjà mentionnée où on part pour le Japon rencontrer le maître d'un temple à celles d'intérêt, où on donne la transmission à quelqu'un qui va renvoyer l'ascenseur en favorisant les contacts avec des personnes qui comptent, dans les milieux de l'édition, par exemple. Il y a les transmissions où on la donne parce qu'on a eu de la sympathie pour quelqu'un mais où on peut éventuellement s'être trompé parce que cela aura déchaîné les passions égotiques de la personne. C'est pourquoi je pense avec Brad et Mike que la transmission, quoiqu'elle ne serve pas à grand-chose pour les gens sincères, est assez précieuse pour qu'on ne la jette pas à tous vents juste pour élargir son cercle d'influence.
Aujourd'hui, après près de vingt ans d'efforts de certaines personnes, le nom de maître Nishijima est assez connu en France et en Grande-Bretagne pour être devenu un accessoire de prestige. Des personnes se réclament de sa lignée sans rien transmettre (et probablement sans rien connaître) de ses enseignements, menant des cérémonies qu'il aurait absolument reniées et recréant des hiérarchies qu'il exécrait. Oh, le bonhomme n'était pas simple et il avait ses propres zones d'ombre et de contradictions, mais cela, l'unité de la cérémonie des préceptes, était une des choses qui lui tenait à coeur. Aussi, au moment où des imposteurs arrivent, se réclamant de la lignée de Nishijima tout en la piétinant allégrement, il va peut-être être temps de, soit abandonner la référence, soit vérifier auprès des textes disponibles [http://zenmontpellier.net/fr/gudo/gudo.html] la conformité entre les prétentions et la réalité.
jeudi 9 janvier 2020
Paradoxe de l'attention
Ce matin, j'ai échangé avec un ami sur les problèmes de l'attention.
Il m'écrivait que plus on rabâche aux gens d'être attentifs, et moins ils ont tendance à l'être vraiment, et surtout naturellement. Ce qui fait qu'ils sont dans une sorte d'effort ou de crispation physique, un effort volontaire. L'injonction leur crispe le corps et l'esprit aussi. Ce qui amène un épuisement qui va porter les gens à arrêter la pratique, réduite à une pratique d'attention fermée.
Encore une fois, on voit les ravages de l'injonction. "Soyez spontané!" (de préférence sur le ton d'un adjudant en caserne). Et il est évident que cela ne peut pas fonctionner. Mon ami poursuivait en demandant: "Et si l'apprentissage de l'attention passait d'abord par l'observation simple, l'écoute simple? Et en fin de compte, ne pas chercher à être attentif.
Cela me paraît très juste. Un des plus anciens textes à donner une description de la pratique assise bouddhiste est le Satipatthanasutta, qui décrit comment le pratiquant se met dans une position d'observateur. Moi, je compare cela à la situation d'un spectateur au théâtre ou au cinéma, qui regarde et n'intervient pas. Euh... en principe. Mais qu'il braille toutes les sottises qu'il voudra, plus encore au cinéma qu'au théâtre, tout ce qu'il dira ne changera rien au déroulement du film. Il n'en reste pas moins que nombreux sont ceux et celles qui lisent ce texte distraitement et en tirent l'idée fausse qu'il enseigne de contrôler la respiration. Quand il dit clairement que le pratiquant observe ce qui se passe (comme au cinéma).
L'attention est un truc essentiel, mais qui consiste entre autres à choisir ses priorités. La conduite est un bon paradigme pour expliquer l'attention, parce que le manque de cette dernière peut facilement engendrer des catastrophes, pour soi ou pour les autres. Déjà, moi, je roule en moto, et il est essentiel à moto d'être en pleine attention, parce que notre vie est en danger permanent. Donc, les mêmes principes qu'en zazen doivent s'appliquer: poser le regard (on va là où on pose les yeux) avoir une posture confortable où la respiration est dégagée et facile, parce que l'attention est le cas d'école de l'unité du corps et de l'esprit. Il est bien plus difficile d'être attentif lorsqu'on a mal (en particulier si c'est mal de tête), si on a le souffle opressé, si le regard et l'ouie sont distraits. Ecouter de la musique en conduisant est distraisant (treize ans et demi au maximum). Regarder le paysage (en particulier sur une route de montagne est distrayant. Bref, l'attention repose sur des postures et des conditions physiques propices.
Un monsieur un jour me disait qu'il avait l'impression que sa méditation était foutue s'il n'arrivait pas à faire le vide. Je lui ai répété ce qu'enseignait Nishijima, qu'il n'y a pas de mauvais zazen, et quand il a fini par l'accepter, il m'a dit que sa méditation en était bien plus aisée.
Il y a dans l'attention une combinaison de laisser aller et de tension. C'est paradoxal, mais pour être attentif, il faut être détendu. Mais c'est encore une fois comme la parabole de la corde d'instrument de musique: un corde sonne à son meilleur en tension, un peu sous le point de rupture. C'est son élasticité qui lui permet de sonner, mais si on la tend trop, elle se rompt. Autrement dit, l'attention, c'est être en mesure de vibrer. Il ne faut pas que quoi que ce soit vienne l'étouffer.
Il m'écrivait que plus on rabâche aux gens d'être attentifs, et moins ils ont tendance à l'être vraiment, et surtout naturellement. Ce qui fait qu'ils sont dans une sorte d'effort ou de crispation physique, un effort volontaire. L'injonction leur crispe le corps et l'esprit aussi. Ce qui amène un épuisement qui va porter les gens à arrêter la pratique, réduite à une pratique d'attention fermée.
Encore une fois, on voit les ravages de l'injonction. "Soyez spontané!" (de préférence sur le ton d'un adjudant en caserne). Et il est évident que cela ne peut pas fonctionner. Mon ami poursuivait en demandant: "Et si l'apprentissage de l'attention passait d'abord par l'observation simple, l'écoute simple? Et en fin de compte, ne pas chercher à être attentif.
Cela me paraît très juste. Un des plus anciens textes à donner une description de la pratique assise bouddhiste est le Satipatthanasutta, qui décrit comment le pratiquant se met dans une position d'observateur. Moi, je compare cela à la situation d'un spectateur au théâtre ou au cinéma, qui regarde et n'intervient pas. Euh... en principe. Mais qu'il braille toutes les sottises qu'il voudra, plus encore au cinéma qu'au théâtre, tout ce qu'il dira ne changera rien au déroulement du film. Il n'en reste pas moins que nombreux sont ceux et celles qui lisent ce texte distraitement et en tirent l'idée fausse qu'il enseigne de contrôler la respiration. Quand il dit clairement que le pratiquant observe ce qui se passe (comme au cinéma).
L'attention est un truc essentiel, mais qui consiste entre autres à choisir ses priorités. La conduite est un bon paradigme pour expliquer l'attention, parce que le manque de cette dernière peut facilement engendrer des catastrophes, pour soi ou pour les autres. Déjà, moi, je roule en moto, et il est essentiel à moto d'être en pleine attention, parce que notre vie est en danger permanent. Donc, les mêmes principes qu'en zazen doivent s'appliquer: poser le regard (on va là où on pose les yeux) avoir une posture confortable où la respiration est dégagée et facile, parce que l'attention est le cas d'école de l'unité du corps et de l'esprit. Il est bien plus difficile d'être attentif lorsqu'on a mal (en particulier si c'est mal de tête), si on a le souffle opressé, si le regard et l'ouie sont distraits. Ecouter de la musique en conduisant est distraisant (treize ans et demi au maximum). Regarder le paysage (en particulier sur une route de montagne est distrayant. Bref, l'attention repose sur des postures et des conditions physiques propices.
Un monsieur un jour me disait qu'il avait l'impression que sa méditation était foutue s'il n'arrivait pas à faire le vide. Je lui ai répété ce qu'enseignait Nishijima, qu'il n'y a pas de mauvais zazen, et quand il a fini par l'accepter, il m'a dit que sa méditation en était bien plus aisée.
Il y a dans l'attention une combinaison de laisser aller et de tension. C'est paradoxal, mais pour être attentif, il faut être détendu. Mais c'est encore une fois comme la parabole de la corde d'instrument de musique: un corde sonne à son meilleur en tension, un peu sous le point de rupture. C'est son élasticité qui lui permet de sonner, mais si on la tend trop, elle se rompt. Autrement dit, l'attention, c'est être en mesure de vibrer. Il ne faut pas que quoi que ce soit vienne l'étouffer.
Inscription à :
Commentaires (Atom)

